Interview de Loïc Canavaggia
En quelques mots, d’où viens-tu ? Qui es-tu ?
Originaire des Bouches du Rhône, je suis né en Arles il y a plus d’une bonne trentaine d’année. Mon métier (aux antipodes de ma passion) m’a amené à m’exiler un temps en région champagne Ardenne mais je suis désormais établi dans le Tarn depuis 2014.
Aussi loin que je me souvienne j’ai toujours adoré dessiner. Dit comme ça ce n’est pas très original mais comme beaucoup, quand on a ce genre de passion, c’est très souvent depuis l’enfance.
J’ai découvert le dessin, comme je pense beaucoup de personnes de ma génération, avec l’arrivée massive des animés japonais et autres mangas. Du haut de mes 8 ans, je me suis pris de passion dans la représentation de mes héros favoris. J’en ai passé des heures assis sur mon lit à gratter mes feuilles de papier canson avec comme appuie les 4ème de couverture de mes albums de Tintin (que Hergé me pardonne). Mon envie de dessin ne m’a alors plus jamais lâché. Plus tard il a fallu trouver un métier… trouver sa voie. Je n’ai pas eu l’occasion de faire des études d’art. J’ai dû m’orienter vers « un vrai métier » comme ils disaient…Mais d’une manière ou d’une autre, j’ai toujours réussi à assouvir ma soif du graphite. Je n’ai jamais arrêté de dessiner pour mon plaisir. Aujourd’hui, je voudrai le faire pour le plaisir des autres… J’adorerai pouvoir démarrer une deuxième vie professionnelle dans le milieu de l’illustration.
Un défaut ?
J’ouvre mon classeur à défauts… je dirai distrait ; Il m’arrive parfois de déconnecter de quelque chose pour une raison ou une autre (souvent en mode réflexion).
Une qualité ?
Je sors un post-it de ma poche… je suis ponctuel. S’il y a bien une chose dont j’ai horreur c’est d’être en retard à un rendez-vous, quitte à arriver largement en avance.
Tu peux nous parler de tes illustrations ?
J’affectionne particulièrement les êtres chimériques, souvent hybrides. Je prends plaisir à revisiter les légendes de notre vieille terre à travers mon sujet favori ; le dragon.
Du crayon à l’acrylique, en passant par l’aquarelle, je multiplie les techniques, quitte à les mixer entre elles, pour tenter de donner vie aux nombreux êtres qui se bousculent dans ma tête.
Quels sont tes projets ?
Je travaille actuellement à la réalisation d’un livre illustré, Une romance sombre et paranormale entre un peintre de génie en déchéance et une créature légendaire à l’apparente fragilité : La Vouivre. L’histoire est déjà écrite par l’écrivain Anthelme Hauchecorne et le projet est en discussion avec un éditeur mais il me reste encore pas mal de travail à réaliser.
As-tu d’autres passions ?
L’illustration est déjà très chronophage et le reste de mon temps libre je le consacre exclusivement à ma famille.
Depuis quand tu participes au festival des féeries et pourquoi tu as accepté d’y participer ?
Hormis l’édition de 2015, je participe aux féeries depuis 2012. Pour moi ce festival est très particulier. C’est avant tout celui qui m’a mis le pied à l’étrier dans ce monde de l’illustration que j’affectionne tant. Et pour cela je remercie Godo pour sa gentillesse et sa confiance. Il m’a donné l’opportunité de juger de l’enthousiasme du public envers mes travaux mais aussi de faire de belles rencontres et de côtoyer d’illustres artistes pour qui je voue une très grande admiration. C’est avec un réel plaisir que j’ai accepté l’invitation à participer à nouveau cette année et je me réjouis d’avance de retrouver un public de passionnés et les membres de cette grande famille de la féerie.
Que penses-tu du thème de cette année « les êtres de la nature » ? Qu’est-ce que cela t’inspires ?
Nous sommes nous même avant tout des êtres de la nature et il est bon parfois de s’en rappeler. Ce thème est un choix très judicieux ; De quoi nous permettre de nous ressourcer et d’échapper à la monotonie sans saveur de la vie « moderne » le temps d’un weekend. « Les êtres de la nature » m’inspirent la liberté, la force originelle, celle que l’on ne peut dompter à l’instar des créatures chimériques sauvages et imprévisibles qui peuplent les légendes.
Qu’attends-tu de cette 5ieme édition ?
Les féeries du Bocage est un festival très bien huilé où les organisateurs et bénévoles se donnent… corps et âmes et toujours dans la bonne humeur. C’est un festival de cœur et si de mon côté tout se passe comme les années passées j’en serai très heureux. Je ne peux lui souhaiter que toujours plus de succès car il le mérite.
Pour ma part, ça sera également une bonne occasion de retrouver mes camarades et amis et ainsi découvrir les nouvelles merveilles qu’ils transportent dans leurs besaces.
Le public des féeries est formidable et je sais déjà que les échanges seront chaleureux. Les visiteurs viennent avant tout pour se déconnecter des tracas quotidiens et s’offrir une part de rêve. Si je peux contribuer à cela ça sera déjà pour moi une grande joie.
Ce que j’aime avant tout c’est d’échanger avec des personnes qui s’intéressent vraiment à ce que l’on fait et sont curieux d’en apprendre davantage. Il me plaît de penser qu’à travers les questions d’un enfant, au sujet de la réalisation d’une illustration, une passion ou un intérêt à l’art puisse naître.
Et maintenant un truc perso que tu n’as jamais dit à personne 😉 ?
Il y en a tellement… Je suis d’un naturel plutôt discret. Allez, j’avoue, je suis un piètre danseur. »