Les Féeries du Bocage vous présentent :
AUTOUR DU FRUIT
» Passionnée de moyen-âge depuis toujours, je cuisine « médiéval » pour mon plaisir depuis longtemps. Les confitures de cette époque sont souvent méconnues, tellement que certains historiens disent qu’elles n’existaient pas ! pourtant elles sont incontournables, on en trouve souvent quelques traces dans les écrits, alors forcément j’ai eu envie d’en savoir plus …
J’ai fait beaucoup de recherches pour élaborer mes recettes. J’ai trouvé les premières dans les écrits de médecines, de pharmacie puis dans les écrits Arabo-andalous (9ème). Mais aussi dans « Le libre de totes maneres de confit » , « Le Mesnagier de Paris », et bien d’autres encore (bien souvent anonymes), dont ceux cités plus haut. Je me suis arrêtée au « traité de confitures » de Nostradamus, édité à la Renaissance, qui me fut d’un immense secours.
Le mot confiture vient de confire (conficere, préparer). Il apparaît en français au 13e siècle pour désigner les aliments cuits dans du miel ou du sucre et regroupe tout ce que nous appelons maintenant confiserie : fruits confits, pâtes de fruits, nougats, bonbons et confitures.
Entre le 12e et le 14e siècle la confiture proprement dite est appelée en français « électuaire », orthographié aussi « laituaire », « laituarie », « lectuaire »… Ce mot électuaire, couramment cité dans les traités médiévaux de médecine (premières traces vers le 10 ème) en tant que médicament, vient du latin electuarium et désigne un médicament à lécher !
Les confitures au sucre sont donc apparues assez tardivement en Europe, c’est à dire à l’époque des Croisades. Même si la cuisine romaine connaît déjà les fruits confits au miel.
Miel qui sera toujours utilisé au moyen-âge, vu le coût et la rareté du sucre « le roseau qui donne du miel sans le secours des abeilles ».
Certaines confiseries sont considérées comme des médicaments purs, mais certaines autres ont bien le statut mixte des épices : médicament pour aider à la digestion et produit de gastronomie à servir en fin de repas Ceci dès le 12e siècle, lors de l’Yssue ou du Boutehors, comme le sont alors les « épices de chambre » : Dates, figues et noiz muscates/ Et girofle et pomes grenates/ Et leituaires an la fin (Perceval le Gallois, cité par Liliane Plouvier, dans Du manuscrit à la table ).
J’ai eu la même démarche pour les pâtisseries que je présente. En fait tous mes produits sont issus de recherches historiques, et élaborés suivant de véritables recettes d’époque. Le tout évoluant en fonction de mes « trouvailles » dans les manuscrits, et de mon travail avec les historiens. »